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Victimes, droits de l’homme et disparu : les discours des associations de victimes de la dictature en Argentine (1976-2007).
10 mars 2014 · 14h00 – 16h00
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Séance organisée dans le cadre du sémnaire, Après la bataille : la mémoire restituée
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Intervention de Nadia TAHIR (ERLIS, Université de Caen)
Modératrice : Amy WELLS
Les associations de victimes de la dictature de 1976-1983 (Familiares de detenidos desaparecidos por razones políticas, Association Mères de la Place de Mai, Mères de la Place de Mai Ligne Fondatrice, Grands-mères de la Place de Mai, H.I.J.O.S, Herman@s, Association des ex détenus disparus) sont un membre à part entière de ce que les chercheurs en sciences sociales appellent le « mouvement des droits de l’homme en Argentine ». Nées pendant la dictature, les premières associations sont immédiatement perçues comme membres d’un ensemble : celui des associations de défense des droits de l’homme. Cette affiliation se fait encore aujourd’hui. Les familles des disparus et les survivants des centres clandestins de détention ne sont pas perçus comme des associations de victimes et rejettent même assez souvent cette dénomination. En faisant le choix de se rapprocher de certaines de ces associations, le gouvernement de Nestor Kirchner (2003-2007) réussit à s’allier avec des acteurs sociaux qui, depuis le retour de la démocratie en 1983, se sont toujours opposés aux gouvernements constitutionnels.
Notre réflexion porte sur une analyse de l’évolution des discours des associations de victimes de la dictature de 1976-1983 sur la période 1976-2007. Il s’agira de comprendre dans quelle mesure ces associations ont contribué au maintien des questions liées au passé dictatorial dans l’agenda politique argentin. Nous verrons alors en quoi leurs choix discursifs et d’action ont aussi fortement conditionné le lien qui s’établit entre défense des droits de l’homme et passé douloureux dans la sphère publique de ce pays du Cône Sud latino-américain.
Nadia TAHIR est Maître de Conférences à l’Université de Caen Basse-Normandie. Elle est Docteure en Etudes Romanes de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Elle est membre du groupe de recherche ERLIS et membre extérieur du Nucleo de Estudios sobre Memoria (IDES-Buenos Aires, Argentine). Elle a enseigné dans les universités de Paris 7-Denis Diderot et Paris-Sorbonne (Paris IV). Ses recherches portent sur les mobilisations de victimes de la dernière dictature en Argentine (1976-1983), les politiques dites des droits de l’homme et les processus de construction de mémoire collective. Elle est par ailleurs membre du Comité de Rédaction des revues Rubrica Contemporanea (UAB-Barcelone, Espagne) et Iberic@l (Paris-Sorbonne).