Thématique centrale – Contrat 2022-2026

“Le pouvoir : images, voies et échos”

Dans le cadre du contrat 2022-26, et après une période de dix ans au cours de laquelle l’unité de recherche s’est intéressée à la question mémorielle, l’ERIBIA se tourne vers une nouvelle thématique : « Le pouvoir : images, voies et échos ». Abordé dans la perspective interdisciplinaire et transdisciplinaire qui caractérise notre équipe depuis ses débuts, ce nouveau thème nous permettra d’aborder l’étude des patrimoines et des cultures britanniques, irlandais, nord-américains en alliant histoire culturelle, littéraire, sociopolitique et histoire matérielle.

L’axe commun aux deux équipes internes, « Pouvoir(s) et Représentation(s) : configurations, circulations, nouvelles pratiques », amènera ainsi une réflexion sur les liens entre éthique et esthétique tout en respectant les spécificités de chaque période et de chaque domaine de spécialité.

Concept par essence relationnel, le pouvoir politique possède une dimension figurative qui joue un rôle significatif dans son expression même et contribue à en garantir la continuité. On pourra s’interroger sur la fonction heuristique de la mise en scène du pouvoir, sur le rôle de la scénographie dans le rapport des gouvernants aux gouvernés, que celui-ci s’exerce dans un contexte démocratique, monarchique ou autoritariste. S’agit-il de rassurer, d’impressionner, de fasciner, d’émouvoir ou de duper le spectateur? La conquête, le maintien ou au contraire l’érosion du pouvoir par la parole offrent également un espace de réflexion intéressant pour les civilisationnistes qui pourront envisager ces thématiques au prisme des discours institutionnels, courants historiographiques, manifestes, mémoires et essais politiques de la sphère anglophone, ou bien s’intéresser aux communautés dessinées par la seule circulation des idées ou des images, dans la diversité de leur nature et de leurs supports. En littérature, si la question de la représentation et de son pouvoir est au cœur de toute réflexion depuis Platon, elle n’a rien perdu aujourd’hui de sa vigueur et de son actualité. Qu’il s’agisse de récuser l’usage transitif de la littérature, conçue par les formalistes comme un art essentiellement autotélique, ou qu’il s’agisse au contraire de défendre la capacité de la littérature à « empuissantiser » les idées, c’est-à-dire à mettre les corps en mouvement en donnant à voir et à sentir l’abstraction, les courants théoriques les plus féconds de ces dernières années n’évitent pas la question de l’articulation entre le dire et le faire. Que peut la littérature ? Que doit-elle faire ? Quel est le pouvoir de la représentation ? Ce pouvoir existe-t-il seulement ? Y a-t-il toujours une dimension éthique lovée au sein du texte comme le croyaient les théoriciens de la Rhétorique à la Renaissance ? Ou doit-on au contraire refuser de tirer le texte vers un ailleurs qui le dénature ? Insister sur le pouvoir du mot, articuler éthique et esthétique, ou esthétique et politique, n’est-ce pas faire courir un risque mortel à la littérature ? Telles sont certaines des questions autour desquels les travaux des membres de l’équipe pourront graviter.

Projets prévus :

  • Dépôt de candidature à un RIN Émergent « Norman Connection », janvier 2023.
  • Participation au projet RIN PandHeMic groupe de travail « surveillance et manipulation des goûts et des opinions » du GDR du Centre Internet & Société (CNRS), en collaboration avec l’équipe CERREV de Caen (dans le cadre de son programme 4 “plateformisation des industries culturelles et médiatiques”) et ERLIS (axe 3 : « Sociétés pluriculturelles et politique »).
  • Participation au projet « Anglistique : histoire et épistémologie des études anglophones » : localiser les archives, obtenir des témoignages sur les grands noms des études anglophones à Caen – Jean-Louis Chevallier, Jacqueline Genet, René Gallet, Paul Brennan, etc. – et les principaux événements locaux liés au développement de ces études.

Voir également la rubrique “Axes spécifiques” GREI/LSA