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La figure de l’écrivain dans le roman néo-victorien

11 octobre 2019 · 9h0018h00

Responsables scientifiques : Armelle Parey et Charlotte Wadoux

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Conférencière invitée: Patricia Duncker (romancière et universitaire)

Dans un essai où elle réfléchit à l’écriture des romans néo-victoriens, Patricia Duncker dresse une liste d’auteurs qu’elle définit comme « ripe for imitation, adaptation or reinvention » tels Wilkie Collins, les sœurs Brontë, Henry James, Oscar Wilde ou encore Charles Dickens (Duncker 257). Cette liste vient non seulement mettre l’accent sur le lien intrinsèque qui relie l’art de l’adaptation, le pastiche et/ou la parodie au projet néo-victorien mais elle pointe également la présence des auteurs Victoriens au sein même de la fiction néo-victorienne. C’est d’ailleurs le cas de son dernier roman Sophie and the Sybil (2015) dans lequel George Eliot fait partie des personnages principaux.

Selon Kate Mitchell : “[n]eo-Victorian fiction prompts authors, readers and critics to confront the problem of historical recollection […] what is involved in this re-creation of history, what it means to fashion the past for the contemplation of the present” (3). Partant de ce constat, cette conférence s’attachera à explorer les différentes manières de re-présenter et de se re-mémorer les écrivains au sein de la fiction néo-victorienne.

Quels sont les auteurs que l’on se remémore ? Pour quelles raisons ? De qui et de quoi se souvient-on ? Qu’a-t-on omis et/ou modifié à leur sujet ? L’intérêt porte-t-il sur la carrière de l’auteur et/ou sur sa vie privée ? Comment ces auteurs deviennent-ils des êtres de papier ? Telles sont certaines des questions auxquelles nous tenterons de répondre en gardant en mémoire le phénomène de « re-vision » (Rich) qui sous-tend l’agenda politique qui anime souvent le projet néo-nictorien.

Les années 1990 furent marquées par l’essor des récits historiques (en particulier, des biographies), essor qui semble avoir profité au genre néo-nictorien, en particulier en ce qui concerne le sous-genre de la biofiction (Steveker 68). Marie-Luise Kohlke résume ainsi l’attrait pour ce qu’elle appelle les « celebrity biofictions »: “revelations of the salacious and traumatic aspects of the lives of participants in the long nineteenth century” (Kohlke 4). On voit bien ici que c’est la notion de canonicité qui est remise en question, favorisant des récits iconoclastes. Ainsi, de célèbres auteurs Victoriens tels Charles Dickens ou encore Lord Tennyson firent l’objet de moqueries lorsqu’ils furent représentés en tant que personnages dans les récits néo-Victoriens (Gutleben). Cependant, des fictions plus récentes mettant en scène des auteurs peuvent être comprises comme un “fresh commitment to what we might call the reality of history” (Boxall 41).

La reprise de la figure de l’écrivain au sein de la fiction peut être perçue comme un acte d’appropriation, mais c’est aussi une forme de refus ou rejet de clôture. Comme le dit Georges Letissier des personnages transfictionnels : “the neo-Victorian character denies the death verdict of the closed book, or any compulsory order of textual residence, through a process of migration that is an extension of fictitious life.” (Letissier n.p.). Dans ce processus de migration et d’expansion, la fiction néo-victorienne fait revenir les auteurs du passé sur différents modes, soit alignant la figure de l’auteur et son œuvre (on pense ici à Tobias Oates dans Jack Maggs (1997)) en contradiction avec le fameux essai de Barthes, « La mort de l’auteur », ou réduisant la séparation, déjà mince, entre biographie et fiction (Peter Ackroyd, The Last Testament of Oscar Wilde (1983)), ou encore, en mettant en scène la rencontre avec l’auteur du passé (Kathleen A. Flynn, The Jane Austen Project (2017)).

La fiction néo-victorienne se définit par sa méta-réflexion et son auto-réflexivité (Heilman et Llewelyn 4), d’où l’intérêt de se pencher sur la représentation de l’acte d’écriture, qu’il s’agisse de la représentation des auteurs Victoriens ou de la mise en scène des auteurs néo-victoriens eux-mêmes initiée par John Fowles dans The French Lieutenant’s Woman (1969).  Pourront également être prises en compte les personnages d’auteurs tels Lamotte et Ash dans Possession, ou encore Sugar dans The Crimson Petal and the White.
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Les communications (en anglais ou en français) de 20 minutes porteront sur la représentation de la figure de l’écrivain dans la fiction néo-Victorienne.

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Détails

Date :
11 octobre 2019
Heure :
9h00 – 18h00
Catégorie d’Évènement:

Lieu

Caen · campus 1 · MRSH · SH027

Organisateur

ERIBIA